Parmi les nombreux artistes de la scène reggae, il y a un personnage qui aura marqué particulièrement l’histoire de la musique, c’est Peter Tosh. Cet artiste à la fois chanteur, compositeur et musicien est né à Grange Hill, dans une petite ville rurale jamaïcaine le 19 octobre 1944, soit environ 4 mois avant Bob Marley. Grâce à ses chansons, il fut l’un des plus grands porte-paroles du mouvement rasta.
De son vrai nom Winston Hubert McIntosh, l’artiste fut élevé par sa tante, ses parents l’ayant abandonné. Puis à la mort de celle-ci et lorsqu’il n’avait que 15 ans, il quitta son lieu natal pour Kingston. Sur place, il rencontrera Joe Higgs qui devint son professeur et mentor. Et puis surtout, il fera la connaissance de Robert Nesta Marley (Bob Marley), de Junior Braithwaite et de Bunny Wailer avec qui il fonda le groupe reggae des Wailers. Tous à ce moment-là adhérèrent aux idées et aux croyances rattachées au rastafarisme. Avec leur single « Simmer down » ils rencontrèrent un succès fulgurant, mais aussi plus tard avec des titres comme « Soul Rebel », « Small Axe » ou « Duppy Conqueror ». Les ventes de disque explosèrent et les qualités de Peter Tosh aussi bien en tant que chanteur que guitariste se révélèrent au public. Et puis, ils composèrent également pour des grands artistes qui ont aussi marqué le reggae comme l’américain Johnny Nash avant que celui-ci ne soit produit par Lee Perry, et aussi, collaborèrent avec d’autres grands noms comme le bassiste Aston Barret (Family Man), ou encore, le batteur Carlton Barret.
En 1971, parallèlement au rôle qu’il occupait dans le groupe les Wailers, Peter Tosh prit la décision de se lancer également dans une carrière en solo avec son premier titre « Maga dog ». En 1973, il fut victime d’un grave accident de voiture dans lequel il fut sévèrement blessé et sa petite amie « Evonne » perdu la vie. Cet évènement marquant rendu difficile sa participation au sein de groupe. C’est alors qu’il décida d’abandonner définitivement celui-ci pour se consacrer uniquement à sa carrière solo. En 1976, son premier album « Legalize it » militant donc en faveur de la légalisation du cannabis fut un succès planétaire. Il recevra d’ailleurs à titre posthume la récompense du meilleur album reggae aux Granny Awards en 1988. Suivit ensuite la sortie de l’album « Equal Rights » qui rencontra tout autant d’engouement. Son titre phare « Get up stand up » fut écrit en collaboration avec Bob Marley qui apparut à l’origine dans l’album « Burnin’ » des Wailers en 1973.
En 1976 également, Peter Tosh participe à l’élaboration du premier album de l’ancien membre du groupe des Wailers, Bunny Wailer dont le titre s’intitule « Blackheart Man ».
En 1978, Peter Tosh s’ouvrit à un public encore plus large avec son album « Bush Doctor » dans lequel deux membres imminents du célèbre groupe britannique de rock les Rolling Stones participèrent. Mick Jagger, en tant que chanteur dans le 1er titre « Don’t look back » et Keith Richards à la guitare dans de nombreux morceaux.
Toujours en 1978, un concert fut organisé pour mettre fin aux guerres de gang et à la guerre civile qui sévissaient en Jamaïque. Le carnage de 1977 dans lequel 5 membres de la communauté rastafari furent assassinés, marqua particulièrement les esprits. La date du 22 avril choisit pour ce concert donné dans le stade de Kingston coïncidait avec le 12ème anniversaire de la venue d’Hailé Sélassié, considéré comme le véritable messie par les rastas. Au cours de cet évènement, des groupes ou artistes comme Bob Marley, Leroy Smart, Dennis Brown, Junior Tucker, Culture, Trinity, The Mighty Diamonds, Dillinger, The Meditations, Jacob Miller, Inner Circle, Big Youth, Berres Hamond, Ras Michael and the songs of Negus et Peter Tosh se représentèrent. Ce dernier jouant les titres « Igziabeher », « 400 Years », « Stepping Razor », « Burial », « Equal Rights », « Legalize It » et « Get Up, Stand Up ».
En 1979, il sort un nouvel album réalisé encore une fois en collaboration avec les Rolling Stones qui s’intitule « Mystic Man ». Puis suivit en 1981, produit dans les mêmes conditions « Wanted dread or alive ». Ensuite, sorti en 1983 l’album « Mama AFrica », et malheureusement le dernier, « No nuclear war » en 1987 puisque ce fut l’année de sa disparition brutale.
En effet, un 11 septembre les membres d’un gang local s’introduisirent chez lui à Kingston pour le menacer et lui voler de l’argent. Ne trouvant pas d’argent dans la maison, les voleurs l’achevèrent de deux balles dans la tête, tandis sa femme, Marlene Brown, fut blessée dans la fusillade et que trois de ses hôtes, son batteur Wilton «Doc» Brown, Michael Robinson qui était son voisin et son « Bush Doctor » fournisseur en cannabis furent exécutés froidement.