Quelles sont les origines et la signification des dreadlocks pour les rastas


 

dreadlocks indou Shiva

 

 

Tout le monde, ou presque, a déjà vu des hommes ou des femmes dans la rue porter des dreadlocks communément appelés dreads. Cette façon d’arranger les cheveux et de les coiffer est aujourd’hui aussi bien adoptée par les rastafaris et les fans de reggae que par les hippies, baba cool, grunge, punk, ravers ou travellers. C’est un style très à la mode de nos jours et présent partout dans de monde. On peut voir des dreadlocks dans les défilés des plus grands créateurs, en particulier, en Europe, aux Etats-Unis, en Asie et en Afrique.

Certains qui n’ont pas la patience d’attendre que leurs cheveux soient suffisamment longs pour en former ou qui veulent adopter ce style de façon éphémère, par exemple le temps d’une nuit pour un évènement festif particulier, se font poser des extensions faites avec des cheveux naturels ou synthétiques. Elles sont quelques fois colorées dans des tons improbables comme verts, rouges ou bleus.

Quelles sont les origines des dreadlocks ?

Les plus anciens témoignages du port de cette coiffure remontent à plus de 5. 000 ans en arrière. En effet, des archéologues indiens ont retrouvé des statuettes datant de cet âge, à l’effigie de Shiva avec des dreadlocks. Selon la mythologie et les croyances indiennes, elle est la déesse suprême, représentant à la fois la reproduction, la régénération et la destruction. Elle est reconnaissable assez facilement grâce à son 3ème œil appelé « œil de l’âme » ou « œil intérieur ». Situé au milieu du front, il est toujours fermé car il a le pouvoir de réduire en cendre tout ce qui se trouve face à lui.

On a également retrouvé des éléments sur certaines momies placées dans des sarcophages datant de -2500 ans avant J.C. qui permettent d’attester que certains grands pharaons d’Égypte portaient des dreads.

 

 

dreadlocks Egypte pharaons

 

 

Il y a aussi d’autres témoignages très anciens, dans les récits de tribus germaniques, de vikings, de celtes ou de grecs, mais aussi, dans certains écrits bibliques ainsi que judaïques qui parlent d’hommes avec des mèches de cheveux semblables à des serpents. Ce type de coiffure assez peu commune impressionnait généralement le camp adversaire.

Dans un passé plus récent, c’est-à-dire dans les années 1500, des moines orthodoxes éthiopiens avaient adopté cette coiffure. Ils ont sans doute fortement influencé et inspiré le mouvement rastafari. Celui-ci est né dans les années 1930 en Jamaïque grâce à l’arrivée au pouvoir de l’empereur Hailé Sélassié Ier en Ethiopie. Ce dernier est considéré comme le messie sur terre. L’un des autres grands personnages historiques à l’origine de ce mouvement, c’est Marcus Garvey, le précurseur du panafricanisme qui avait fait un peu plus tôt la prophétie suivante : « Regardez vers l’Afrique, où un roi noir sera couronné, qui mènera le peuple noir à sa délivrance ».

Certaines tribus africaines ont évidemment été une source d’inspiration puisque, par exemple, les somalis, les masaïs et le oromos ont porté naguère des dreadlocks.

Mais celui qui a vraiment lancé cette nouvelle façon de se coiffer, c’est indubitablement le roi du reggae, c’est-à-dire Bob Marley. Il a été le meilleur modèle pour les dreads puisqu’il les a porté tout au long de sa vie. Et grâce à ses centaines de concerts et à sa musique, rappelons qu’il a vendu à travers le monde plus de 200 millions d’albums, il a popularisé ce look auparavant mal connu et atypique. Ainsi, le chanteur est très certainement celui qui a contribué à faire de cette nouvelle coiffure, quelque chose de branché et tendance.

Quelle est la signification des dreadlocks ?

Pour les rastas et les fans de reggae, la valeur des dreadlocks va évidemment au-delà des considérations esthétiques, stylistiques et de la mode. Selon les croyances, les dreadlocks sont considérées comme le prolongement du corps. Elles donnent de l’énergie et de la force à celui qui les porte. Elles ont également un pouvoir hautement spirituel et surnaturel permettant de décupler les capacités mentales. Mais aussi, pour d’autres, elles forment des connexions qui permettent d’entrer en communion avec le Dieu Jah, le guide de tous les rastas. C’est donc quelque chose de sacré, aucun vrai rastafari ne se permettrait de les couper.

En même temps, les dreadlocks ont une valeur hautement symbolique puisqu’elles représentent, de manière imagée, la crinière du Lion de Juda personnifié par l’empereur d’Ethiopie Hailé Sélassié 1er. Et puis comme chacun sait, le lion est considéré comme le roi des animaux.

Par ailleurs, les rastafaris considèrent que les dreadlocks sont un héritage de leurs ancêtres qui étaient des esclaves noirs. Faisant donc partie de leur racine et de leur culture, elles permettent d’affirmer et de revendiquer leur identité, leur histoire, mais aussi de se dissocier de ce qu’ils appellent « Babylon », en d’autres termes, la civilisation occidentale, celle du « peuple blanc » impérialiste, oppresseur, colonisateur et consumériste.

 

 

Dreadlocks rasta Bob Marley